Amitié franco-marocaine |
L’un des objectifs de l’Association Nationale Maréchal Lyautey et de la Fondation Lyautey étant “d’entreprendre toute action destinée à faire connaître la vie et l'oeuvre du Maréchal Lyautey, à perpétuer son souvenir et à transmettre son message ", il va de soi qu’elle s’attache à transmettre son message concernant l’amitié franco-marocaine. “Je veux nous faire aimer de ce peuple.”
![]() 1987 Le Colonel Geoffroy signe le Livre d’or du mausoléé Mohammed V
Et, lors d’une déclaration capitale faite le 14 avril 1925 à Rabat, il évoquait la naissance et l’évolution des sentiments d’amitié qu’il souhaitait voir se développer, En guise de conclusion, il reprenait cette même formule devenue un leitmotiv.
“Je veux nous faire aimer de ce peuple.” Il y est arrivé parce qu’il a su traduire ses intentions et ses paroles en actes et ceci en vertu de ce qu’il énonçait “Il n'y a pas d'oeuvre humaine qui pour être vraiment grande n'ait besoin d'une parcelle d'amour » « L’estime dans laquelle l’ont tenu les Souverains du Maroc s’est exprimée en de nombreuses occasions. Nous nous limiterons à quelques exemples. Le Sultan Moulay Youssef s'émeut et ordonne que des prières publiques soient dites dans toutes les mosquées pour sa guérison. Ce geste unique dans l'histoire, révèle le prestige du Maréchal et l'affection qui lui est portée. A Rabat, la prière du vendredi est célébrée avec un éclat exceptionnel. A Fez, le 23 février, le conseil municipal (le Medjless) et les corporations pénètrent dans la cour du palais de Bou Jeloud et récitent le “Ia-el-Attif,” la prière du Prophète, que l'on dit uniquement en l'honneur du Sultan.
<> Malmené et humilié par le gouvernement en désaccord avec sa politique, le Maréchal Lyautey envoie sa démission à Painlevé le 25 septembre 1925. Il est reçu en audience d'adieu par le Sultan Moulay Youssef, le vendredi 2 octobre, jour qui coïncidait avec la cérémonie traditionnelle de la « hedia » de la fête du Mouloud. A son allocution, le Sultan répondit en ces termes :
<> Preuve d'amitié et d'estime le Sultan Moulay Youssef accompagné de 25 caïds et notables marocains rend visite au Maréchal Lyautey, le 18 juillet 1926, dans son château de Thorey, en Lorraine. ![]() au centre le Sultan Moulay Youssef à Thorey <> Le 7 août 1931, SM le Sultan Mohammed ben Youssef accueilli à l’Exposition Coloniale de Paris par le Maréchal Lyautey déclare dans son discours ; “En venant admirer l’Exposition Coloniale, cette belle réalisation de votre génie, il nous est particulièrement agréable de profiter de cette occasion solennelle pour apporter notre salut au grand Français qui a su conserver au Maroc ses traditions ancestrales, ses moeurs et ses coutumes, tout en y introduisant cet esprit d’organisation moderne sans lequel aucun pays ne saurait vivre désormais. Pouvons-nous oublier, en effet, qu’à votre arrivée au Maroc, l’Empire chérifien menaçait ruine ? Ses institutions, ses arts, son administration branlante, tout appelait un organisateur, un rénovateur de votre trempe pour le remettre dans la voie propre à le diriger vers ses destinées. En ménageant la susceptibilité de ses habitants, en respectant leur croyances et leurs coutumes vous les avez attirés vers la France protectrice par vos nobles qualités de coeur et la grandeur de votre âme.”
![]() 1932-Photo dédicacée du Sultan Mohammed au maréchal Lyautey Texte de la dédicace de SM le Sultan Mohammed ben Youssef au Maréchal Lyautey : « Souvenir de notre passage à Thorey A notre grand ami Monsieur le Maréchal Lyautey à qui le Maroc gardera toujours une éternelle reconnaissance pour son oeuvre à jamais célèbre.» Le 22 Rabia II 1351 25 Août 1932 Le 27 juillet 1934, SM le Sultan Mohammed, après un séjour en France est à Marseille sur le point d’embarquer pour le Maroc; Il y apprend le décès du Maréchal Lyautey auquel il avait rendu visite deux semaines plus tôt. Il décide de faire demi-tour pour aller au château de Thorey-Lyautey s’incliner devant la dépouille du Maréchal et présenter ses condoléances à son épouse : un beau geste d’estime, de respect et d’amitié. ![]() 1976-Le Défi par Hassan II Dans le même livre, le Souverain du Maroc évoque Lyautey visionnaire des relations à instaurer avec le Maghreb ( pages 123 et 124) : “Le présent et l'avenir d'un pays sont solidaires de son passé. On connaît seulement une partie du nôtre, qui eut été bien différent si les larges vues du Maréchal Lyautey avaient été comprises à Paris. La France, selon Lyautey, devait s'engager hardiment dans une politique amicale, non seulement avec les pays du Maghreb, mais avec tous les peuples arabes et islamiques dont il semblait pressentir le réveil, ou plutôt la renaissance. Immédiatement après la Première Guerre mondiale, le Maroc souverain devait constituer une des pièces maîtresses de l'œuvre nouvelle que le Quai d'Orsay devait entreprendre et mener à bonne fin. De l'avis même du résident général, une telle politique ne pouvait réussir qu'à deux conditions : 1° Modernisation du Maroc souverain, grâce à un développement parallèle franco-marocain. 2° Accession du Maroc modernisé et souverain à une indépendance progressive, organisée, afin que la politique méditerranéenne et proche-orientale de la France put s'appuyer sur une nation forte et libre, placée à la charnière de la vieille Europe et des peuples maghrébins et africains. Hubert Lyautey exposa très précisément cette conception aux présidents Poincaré et Leygues, de 1920 à 1923 : l'existence d'un Maroc nationalement faible, colonisé, vivant sous la contrainte d'une occupation économique et militaire protégée par de vastes opérations de police, était contraire à la raison et au simple bon sens. Par conséquent à la politique française en Afrique. Telles étaient les vues de Lyautey. Mais cet esprit, on l'a vu souffla de moins en moins à Rabat de 1925 à 1930 et “l'affaire marocaine” devint bientôt pour nos protecteurs une excellente “affaire coloniale”. A Rabat, il était assurément plus facile de s'en tenir à la routine, à cette politique “à la petite semaine” qui . donne aux plus avisés de si grands bénéfices.” Ce qui s’est passé au Maroc après le départ de Lyautey - dont la succession, il est vrai, était difficile à assurer - ne pouvait que faciliter l’amalgame : abandon de la politique des contacts, pratique de l’administration directe, dahir berbère, sans compter la politique “politicienne” des différents gouvernements français qui ont paralysé les meilleurs résidents, quand ils n’ont pas nommé des incapables, ce que Lyautey avait prévu et énoncé en ces termes : “Beaucoup de fausses directions ont parmi leurs causes l’inaptitude des hommes arrivés au haut des hiérarchies, à comprendre, à connaître même les états d’âme des générations qui montent, et de ne pas tenir compte des inévitables évolutions.” “Je veux nous faire aimer de ce peuple.” Il y est arrivé et de façon durable, puisque, malgré les erreurs commises, contraires aux vues du visionnaire qu’était Lyautey, l’amitié franco-marocaine a permis de surmonter les difficultés de parcours. L’Association Nationale Maréchal Lyautey et la Fondation Lyautey portent témoignage de l’amitié franco-marocaine ![]() Logo du Moussem de Thorey-Lyautey Moussem à Thorey-Lyautey en 1988 Cette grande manifestation franco-marocaine sur le thème “Le Maroc chez le Maréchal Lyautey" placée sous le Haut Patronage de S M le Roi Hassan II,, représenté à l’inauguration par son Ministre du Tourisme a attiré plus de 60.000 visiteurs du 2 au 17 juillet 1988. Pendant cette fête ont évolué 6 groupes folkloriques et 26 cavaliers de fantasia (venus par avion avec leurs chevaux) au milieu d’un véritable village marocain (10 grandes tentes caïdales, un restaurant, des artisans) ![]() Cavaliers marocains au Moussem de Thorey-Lyautey Comme le souhaitait l’Association Lyautey, le Maroc est l’invité d’honneur de la Foire Internationale de Nancy en 1999. Dans son allocution, SE Monsieur l’Ambassadeur du Royaume du Maroc Mohamed Berrada qui devait notamment déclarer : “On ne peut venir en Lorraine et, en particulier, à Nancy sans évoquer le Maréchal Lyautey. Il ne faut pas oublier qu’il appartient autant à l’histoire du Maroc qu’à l’histoire de France.” ![]() SE Monsieur l'Ambassadeur Berrada et le Colonel Geoffroy Le 9 juin 1999 - Réception de SE Monsieur l’Ambassadeur du Maroc en France Mohamed Berrada au château du Maréchal Lyautey. Très ému par cette rencontre avec Lyautey, dont la présence se dégage de ses souvenirs, il consignait sur le Livre d’Or le texte suivant :
La sincérité et l’affectivité de ces propos se passe de commentaire, d’autant plus que Sa Majesté le Roi Hassan II les a confirmés par la nomination du Colonel Geoffroy au grade d’Officier dans l’Ordre Royal du Ouissam Alaouite par un dahir (décret royal) du 13 juillet pris à l’occasion de sa visite officielle en France. ![]() SE Monsieur l'Ambassadeur Abouyoub dépose une gerbe au Mémorial Lyautey ![]() Monsieur le Consul Général Belrhiti et le Colonel Geoffroy En 2006, année du cinquantième anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Maroc, l’Association Lyautey a organisé un colloque à Paris avec deux thèmes : "Lyautey et son temps" et "Lyautey et le Maroc". Dans la partie "LYAUTEY et le MAROC, deux intervenants marocains y ont parlé de l’oeuvre de Lyautey au Maroc, en présence de Monsieur la Ministre plénipotentiaire Mostafa Basso représentant SE Monsieur Fathallah Sijilmassi, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France.
Le Maréhal Lyautey aimait dire : "Plus je vis au Maroc, plus je suis persuadé de la grandeur de ce Pays." |