Page 4 sur 5 La réédition en 2004 du "Rôle social de l'officier " aux Editions Lavauzelle  Le Rôle social de l'officier 4ème DE COUVERTURE de la réédition du "Rôle social de l'officier" chez Lavauzelle 2004 Qui aurait imaginé que “Le Rôle social de l’officier” serait encore d’actualité plus d’un siècle âpres sa parution et qu’il conserverait sa portée universelle ?
“Rien de ce qui est humain ne m’est étranger” disait son auteur, le capitaine Lyautey, plus tard élu à l’Académie française et futur maréchal de France.
Pour convaincre les éducateurs et les cadres de la nation de la nécessité du devoir social, il lui paraissait évident de s’adresser d’abord à ses pairs. Les idées novatrices, qu’il avait déjà mises en pratique, font l’effet d’une bombe et certains le traitent “d’officier révolutionnaire”
Le “Rôle social de l’officier” témoigne de la clairvoyance de Lyautey qui avait perçu avant l’heure les problèmes sociaux qu’allait engendrer la société moderne. Il nous livré des pistes de réflexion toujours actuelles pour toutes celles et tous ceux qui exercent des responsabilités humaines.
Aujourd’hui, à chacun d’adapter les principes de base énoncés en fonction des hommes et des circonstance pour viser au meilleur style de commandement pour les militaires, style de management ou style d’enseignement pour les autres : question de vocabulaire certes, mais question d’humanisme avant tout. PRÉFACEdu Général Henri BentégeatChef d'état-mafor des armées (CEMA)
pour la réédition de 2004 du "Rôle social de l'Officier"
Paris, le 15 mars 2004 Parmi les personnages qui ont été à la source de ma vocation militaire, Hubert Lyautey, maréchal de France, dont le portrait orne mon bureau, occupe une place toute particulière et symbolise l'image de l'officier dans toute sa plénitude et toute sa grandeur. L'usure du temps et l'évolution de notre monde sont restées sans effets sur une œuvre qui a conservé toute sa pertinente actualité et justifie pleinement les propos du général de Gaulle lors du retour de ses cendres aux Invalides, le 10 mai 1961, « le maréchal Lyautey, n'a pas fini de servir la France ». En effet, la vie d’Hubert Lyautey peut et doit encore servir de modèle et de référence à tous les officiers. Mais la grandeur de son oeuvre dépasse largement le cadre militaire et devrait inspirer tous les responsables et dirigeants. Résumer en quelques mots l'action du maréchal Lyautey semble impossible. Disons très simplement que c'est celle d'un authentique « visionnaire ». Pour étayer mon propos, je m'appuierai sur les trois facettes de son oeuvre qui me paraissent être les plus représentatives : sa conception du style de commandement, son idée du métier d'officier et sa vision du rôle de la France dans le monde. En relisant « Le rôle social de l'officier », une première évidence s'impose : ce livre écrit il y a plus de cent ans et rédigé dans le contexte d'une armée de conscription à l'horizon de pensée et d'emploi fixé sur la seule ligne bleue des Vosges, n'a pas pris une ride. Ainsi, et cela peut paraître étonnant, il reste une référence exemplaire pour le style de ²commandement que nous enseignons et cherchons à faire appliquer par tous nos cadres. Or, à l'inverse de l'armée dans laquelle évoluait le capitaine Lyautey à la fin du siècle dernier, la notre est aujourd'hui entièrement professionnalisée, engagée en permanence et chaque homme y acquiert très rapidement une expérience opérationnelle. Et pourtant, il n'y rien à ajouter aux préceptes qu'il exposait déjà en 1891, tout y est : la responsabilité première du chef vis-à-vis de ses hommes qui dépasse de loin la seule formation technique et qui ne peut se réaliser pleinement que dans le cadre plus large d'une formation à la vie et dans le service d'une cause qui dépasse l'individu mais à laquelle chacun souscrit librement. L'adhésion du subordonné au chef qui ne se demande pas mais qui s'obtient d'elle-même par l'exemplarité du comportement et par la reconnaissance de chacun en tant qu'individu porteur d'un projet. Relisons ce qu'écrivait le jeune officier, alors commandant d'escadron au 4ème régiment de chasseurs à cheval : « on ne commande bien que ceux que l'on aime ». Cela peut en première approche faire sourire. Mais nos jeunes officiers engagés en opérations à travers le monde le savent bien et le vivent au quotidien. Seule l'adhésion du coeur permet au chef de compter sur chacun de ses hommes dans les moments extrêmes. Or les principes nécessaires à cette osmose, c'est à dire la connaissance des hommes, le sens du contact et du dialogue, le don de soi, et le sens de la responsabilité expliquée et partagée, sont déjà énoncés par le capitaine Lyautey en 1891. On retrouve également le « visionnaire » dans la conception qu'avait Hubert Lyautey du métier militaire. Il a été écrit qu'en offrant à l'officier une nouvelle vision de son rôle et de sa fonction, il avait fondé l'armée de la République. J'ajouterai qu'il y a plus d’un siècle, il dessinait déjà l’image idéale de l'officier du XXIe siècle. En effet, en écrivant « celui qui n'est que militaire n'est qu’un mauvais militaire », il pressentait déjà clairement ce que seraient les évolutions de notre métier et que l'officier ne pourrait plus jamais se contenter d'être le simple acteur de savoir-faire techniques. Depuis la fin de la guerre froide et l'effondrement du bloc soviétique, nos armées sont engagées en permanence dans la gestion et le règlement de crises, toutes différentes les unes des autres. De plus en plus, nos cadres exécutent des missions où l'intelligence de situation s'avère essentielle et indissociable de la connaissance des savoir-faire militaires et où l'initiative est de règle jusqu'aux échelons les plus bas. En outre, ces opérations ne se déroulant que rarement dans un contexte purement militaire, ils doivent agir dans des situations complexes, au milieu des acteurs les plus divers, tels que les médias, les ONG ou la population locale. Ainsi à l'image du jeune Lyautey, l’officier, pour faire face à ces nouveaux défis, doit être « curieux » de tout et chercher en permanence à élargir sa vision du monde pour mieux comprendre les attentes et les besoins des autres. Enfin, je voudrais terminer en évoquant l'aspect qui est sans doute le moins militaire, au sens étymologique du terme, de sa carrière. C'est pourtant le plus grand, puisqu'il s’agit de la vision qu'avait Hubert Lyautey du rôle la France dans le monde. Là aussi seul avant beaucoup d'autres et ce fut en partie l'objet de son rappel en France, « Lyautey le visionnaire » avait compris que l'image de la France ne pouvait être que généreuse et que l'adhésion de peuples, autrefois colonisés, ne pouvait se faire que par un partenariat équilibré où chacun apportait à l'autre ce qui lui faisait défaut. Le souvenir de « Lyautey l'Africain » est encore partout présent et vénéré au Maroc. Bien sûr, c'est l'héritage des multiples réalisations qui ont contribué à créer ce Maroc moderne et indépendant que nous connaissons, mais ce n'est pas l'essentiel. Je suis également convaincu que son image est ancrée dans le souvenir collectif, car il savait respecter les autres et avait compris que seul un dialogue équilibré entre les hommes de différentes cultures permettait l'apprentissage de l'altérité. Écoutons ce qu'il écrivait de manière prémonitoire, peu de temps avant son départ de Rabat en 1925, sur l'avenir des relations entre la France et le Maroc, au delà de l'indépendance qu'il considérait déjà comme inéluctable: « Il faut qu'à ce moment là, et ce doit être le but suprême de notre politique, cette séparation se fasse sans douleur et que les regards des indigènes continuent toujours à se tourner avec affection vers la France. Il ne faut pas que les peuples africains se retournent contre elle. A ces fins, il faut dès aujourd'hui nous faire aimer d'eux » Il transposait ainsi au niveau des populations dont notre pays assumait la responsabilité les principes qu'il avait développés pour le commandement des hommes. En cette époque où notre monde ébranlé cherche un équilibre nouveau, quelle belle leçon de sciences politiques à destination de tous les dirigeants des pays riches dont nous faisons partie ! Il est donc bien vrai que le maréchal Lyautey n'a pas fini de servir ce pays, notre pays, auquel il a consacré toute sa vie. Et c'est précisément parce qu'il est l'homme d'un rêve inachevé que son message est encore si fort et mérite d'être entendu et compris de tous ! Son exemple reste entier et c'est pourquoi je souhaite que le souvenir de cet homme d'exception, visionnaire dans tant de domaines, soldat, bâtisseur, écrivain, diplomate et avant tout officier français, puisse inspirer encore longtemps de nombreuses générations et les guider sur la voie de l'honneur et du service de notre pays. Général d’armée Henri BENTEGEAT Chef d'état-major des armées
Une réédition enrichie de textes se rapportant au “Rôle social de l’officier” choisis et présentés par le Colonel (er) P. Geoffroy
Dans cette réédition de 2004, préfacée par le Général Bentégeat, le texte intégral du "Rôle social de l'officier" par Lyautey est complété par un dossier d'accompagnement comprenant 1 - une biographie succincte du Maréchal Lyautey et plusieurs documents : 2 - une lettre de Lyautey faisant part à sa soeur qui était, sa confidente, des réflexions que lui inspirent “à chaud” les réactions à la parution de son article sur le rôle social de l'officier.
3 - un texte d’André Le Révérend qui expose comment Lyautey a su tirer profit de la notoriété conférée par son article. 4 - un article de Robert Garric, qui, à propos du “Rôle social”,décrit l’intérêt et l’implication de Lyautey depuis 1922, pour les Équipés sociales qu’il a crées. 5 - un article de Georges Lamirand exposant comment Lyautey l’a inspiré et poussé à écrire “Le rôle social de l’ingénieur” (1932), qui sera préfacé par Lyautey. 6 - la lettre-préface écrite par Lyautey pour “Le rôle social de l’ingénieur”. 7 - un texte écrit en 1947, par le Général Leclerc qui érige en symbole l’Homme, le Chef, qu’à ses yeux était le Maréchal Lyautey. 8 - En rapport avec ce qui précède, quinze citations de. Lyautey qui avait l’art de la formule. En quelques mots bien frappés, il énonçait clairement ce que d’autres auraient expliqué sur plusieurs pages.
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