Page 1 sur 4 La Maréchale Inès Lyautey Inès de Bourgoing est née à Paris, le 5 janvier 1862. Elle fut une grande dame et le recul du temps nous permet de mieux mesurer l’étendue de son action généreuse et humaine peu connue en raison de sa grande discrétion.
Il est certain qu’elle a fait oeuvre de pionnier et a ouvert la voie à bien des évolutions.
Veuve en 1900 du colonel Fortoul, elle va initier au début du siècle des actions qui, dans le domaine humanitaire et social, ont devancé des actions plus structurées du type ‘Infirmières sans frontières”.  Inès de Bourgoing, veuve Fortoul Aprés son mariage, en 1909, avec le Général Hubert Lyautey, son champ d’activités se trouve élargi. Epouse dévouée autant que femme d’action, elle a harmonieusement complété au Maroc l’oeuvre du Résident Général, qui disait volontiers qu’elle était “son meilleur collaborateur”.
 1908 - Madame Lyautey à l'époque de son mariage avec le Général Lyautey Présidente du Comité central des dames de la Croix Rouge Française, cette filleule de l’Impératrice Eugénie Inès de Bourgoing devenue la Maréchale Inès Lyautey fut la premiére femme à être élevée au grade de Grand Officier de la Légion d’Honneur pour récompenser son oeuvre sociale, ainsi qu’au grade de Grand Officier de l’Ordre du Ouissam Alaouite en reconnaissance de son oeuvre au Maroc.
Son père, le baron Philippe de Bourgoing (1827-1882), d'une vieille famille du Nivernais, fut, comme officier, le grand écuyer de Napoléon III, avant de devenir Inspecteur du Service des Haras. Il sera élu cinq fois député de la Nièvre.
Sa mère, Anne-Marie Dollfus (1837-1917), était d'une ancienne famille noble de la République de Mulhouse, rattachée à la France en 1798. Elle était la petite fille de Johannès Dollfus, dernier bourgmestre de cette ville libre. Dame d'honneur de l'Impératrice Eugénie, elle lui demanda à la naissance d’Inès, la faveur d’être la marraine de l'enfant, dont le frère aîné a été l’aide de camp du Maréchal Canrobert.
Inès, élevée aux Tuileries, reçut l'éducation très stricte des jeunes filles destinées aux cérémonies de la cour. Elle en gardera le sens du devoir et qui fait passer au second plan les problèmes personnels et une faculté d’adaptation face aux situations les plus variées et les plus délicates.
En 1880, à l’âge de 18 ans, elle épouse le capitaine d'artillerie Joseph Fortoul, fils du ministre de l'Instruction publique et des Cultes de Napoléon III. Ce jeune officier, entré à l'Ecole Polytechnique en 1867, avait combattu pendant la guerre de 1870, puis avait fait partie de la mission envoyée au Japon pour organiser la nouvelle armée du Mikado. Le temps de suivre à Paris les cours de l'Ecole Supérieure de Guerre, d'épouser Inès de Bourgoing et il partait en Indochine d’où il revient grièvement blessé. A 53 ans, alors qu’il commande le 3ème Régiment d'Artillerie à Castres, il décède subitement, le 1er octobre 1900.
A 39 ans, Inès Fortoul se retrouve veuve avec deux fils déjà adultes. Antoine (1881-1963), aspirant de marine participe à la guerre des Boxers en Chine et Mathieu (1882-1969), sur le point d’entrer à l’Ecole de Cavalerie de Saumur, sert au 3ème Dragons à Nantes. Leur petite soeur, Victoire, était décédée, en août 1888, à l’âge de 20 mois.
Portée vers le service des autres, elle va désormais leur consacrer tout son temps. Elle songe à aller soulager la misère dans les colonies, mais il lui faut une formation et une expérience. Aussi décide-t-elle de de suivre les cours d’infirmières. Son diplôme acquis en 1901, elle entre à la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M.), composée uniquement de bénévoles. Après quelques années de service à l'hôpital Beaujon, à Paris, un champ d‘action répondant à son attente et à son besoin d’action va s’offrir à elle.
En Août 1907, en effet, le détachement du Général Drude a débarqué au Maroc et se maintient difficilement à Casablanca. Dans le domaine sanitaire, tout est à faire. Madame Fortoul, devenue infirmière-major, part à la tête d’une équipe d’nfirmières volontaires expédiée en hâte par la S.S.B.M. Les conditions de vie et de travail sont précaires et le service est particulièrement dur Comme il difficile de les soigner à Casablanca, les blessés et malades graves, sont évacués par la marine nationale et accompagnés par des infirmières jusqu’à Oran, où le Général Lyautey commande la Division. Celui-ci, envoyé en mission au Maroc en octobre 1907, accepte de prendre à bord du torpilleur qui l’emmène trois de ces infirmières C’est au cours de la traversée qu’il va faire la connaissance d’Inès de Bourgoing qui allait devenir sa femme.
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