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1934 Le 27 juillet, il décède à Thorey. Les funérailles nationales du Maréchal Lyautey ont lieu en présence d'Albert Lebrun, Président de la République, le 2 août à Nancy, la capitale de "sa" Lorraine. Il est inhumé provisoirement dans la crypte de la cathédrale. A la demande des habitants, Thorey devient Thorey-Lyautey. 1935 Le 27 octobre, sa dépouille quitte Nancy. Le 30 octobre, marque de l'attachement qu'il portait au peuple marocain et à ce pays qu’il a tant aimé, l’inhumation a lieu selon son voeu, au mausolée construit à Rabat où sa femme décédée le 9 février 1953 le rejoindra. On ne peut s'empêcher de penser à cette phrase de Maurice Barrés: "Honneur à ceux qui dans la tombe demeurent les guides et les régulateurs de la Cité". 1961 Depuis le 10 mai, le Maréchal Hubert Lyautey repose aux côtés de Foch, Turenne , Vauban sous le Dôme des Invalides à Paris. Sur son tombeau est inscrite cette phrase dans laquelle il avait traduit son rêve : “Etre un de ceux auxquels des hommes croient dans les yeux duquel des milliers d’yeux cherchent l’ordre, à la voix et à la plume duquel les routes se rouvrent, des pays se repeuplent, des villes surgissent”.  1961 - Arrivée aux Invalides Le 10 mai 1961, au cours de la cérémonie d’accueil aux Invalides des cendres du Maréchal Lyautey, le Général de Gaulle, Président de la République française a prononcé le discours suivant :
« C'est en terre française, à Paris, aux Invalides, que le Maréchal Lyautey va poursuivre son dernier sommeil. Pour lui, il paraît donc sembler que tout soit définitif. Il n'en est rien cependant. Si noble que puisse être le décor offert finalement à ses cendres, l'esprit et les actes de Lyautey ne sauraient être ensevelis. Dans un monde où tout change, la flamme qui l'animait est vivante, I'exemple qu'il donna reste bon, la leçon qu'il a léguée, demeure féconde. Vingt sept années après sa mort, années qui virent se transformer de fond en comble les conditions de son époque, voici qu'il nous apparaît comme un homme d'à présent car ce que fit ce grand romantique de la pensée et de l'action, porte l'empreinte d'une oeuvre classique, c'est-à-dire valable en tous cas et en tous temps parce que ce fut une oeuvre immense.
Saint-cyrien, officier de troupe, officier d'état- major investi de missions militaires, administratives, politiques, dont l'importance allait en croissant, ministre de la guerre au pire moment d'une grande épreuve, mais aussi homme parmi les hommes, c'est avant tout de ses semblables qu'il était sans cesse occupé. Il l'était d'abord et de la manière la plus attrayante et la plus éclatante, dans son comportement personnel. Passionné d'idées, prodigue de sentiments, ayant eu le génie du contact, il excella à séduire les esprits, à s'attacher les cœurs et à susciter les efforts. Mais s'il voulait conduire les autres — quel chef fut plus chef que lui — il brûlait de les servir. Tout ce qu'il fit, tout ce qu'il dit, témoigna de la passion qu'il avait d'élever ceux à qui il avait offert de mettre, suivant ses propres termes, une parcelle d'amour dans chacune des entreprises qu'il construisait avec eux . Officier, c'est le rôle social offert à celui qui commande qu'il pratiquait et qu'il mettait en relief. Colonisateur, c'est, je le cite, l'action constructive et bienfaisante au profit et avec l'aide des populations intéressées, leur progrès social, moral, économique, le souci de les comprendre, le devoir de respecter leurs mœurs et leurs traditions, qui l'animaient et qu'il prescrivait.
Politique, ce n'est pas du tout à l'abaissement d'un empire et à la domination d'un pays qu'il tendit son action de résident général de France au Maroc, mais au contraire à la consolidation d'un Etat souverain, au développement d'une élite et d'un peuple pour les aider à devenir capables de porter un jour les responsabilités de l'indépendance et de la civilisation.
Voici en quels termes il exprimait cela dans un rapport au gouvernement : « Il faut regarder bien en face, écrivait-il, la situation du monde, notamment du monde musulman et ne pas se laisser devancer par les événements. Ce n'est pas en vain qu'on été lancées à travers le monde les formules du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et les idées d'émancipation et d'évolution dans le sens révolutionnaire. Il faut bien se garder de croire que les Marocains échappent ou échapperont longtemps à ce mouvement général ».
Qu'y eut-il de plus clairvoyant et de plus fort que ce que le maréchal écrivait sur l'ensemble de l'Afrique du Nord en 1920, c'est-à-dire au moment même où notre victoire dans la grande guerre plaçait au plus haut notre confiance en nous-mêmes et notre prestige dans l'univers : « Il y a lieu de prévoir, disait-il, qu'en un temps plus ou moins lointain, l'Afrique du Nord, évoluée, vivant de sa vie autonome~ se détachera de la métropole. Il faut qu'à ce moment-là, ajoutait-il, cette séparation se fasse sans douleur et que les Africains continuent toujours de se tourner vers la France ».
Parce que son oeuvre était humaine elle fut essentiellement française. L'ascension et l'affranchissement des pays sous-développés, affranchissement et ascension réalisés par la France de ces pays sous-développés qu'elle avait pris sous son aile, bien loin qu'il y vit les effets de la faiblesse ou de l'abandon, étaient pour lui, bien au contraire, des objectifs dignes des desseins et de la puissance d'un grand peuple. Mais il était réaliste en même temps que généreux et ne confondait pas du tout le respect qu'on doit avoir des autres, avec la démagogie.
C'est ainsi que pour réaliser son grand but, la naissance du Maroc moderne, il appliqua à la fois la fermeté du gouvernement — rien en effet ne se crée que dans l'ordre — l'influence de la culture, car tout procède de l'esprit, le sort de l'économie dont il fit une sorte de miracle, car il savait bien qu'il n'y a pas d'avenir ailleurs que dans le développement, enfin et surtout la force et la gloire des armes, parce que jamais parmi des peuples immobiles ne fut frayée la route aux réformes et aux progrès sinon par l'effort, les peines et le sang des soldats. La marque que Lyautey mit à la réussite, c'était donc l'empreinte que la France en définitive et à travers toutes les secousses, met en tout temps et partout à ce qu'elle veut accomplir. En vérité, le maréchal Lyautey n'a pas fini de servir la France ».
* * * De fait, l’épopée d'Hubert LYAUTEY n'est pas terminé. Le Maréchal Lyautey a laissé une oeuvre immense et d’une variété exceptionnelle. Elle est indélébile, parce qu’elle fut essentiellement humaine, et ses réalisations s’inscrivent dans une logique de prospective. Le génie de Lyautey avait perçu avant l’heure la révolution économique et industrielle qui allait secouer notre vieux monde, mais aussi la révolution technologique qui suivrait. Son mérite est d’avoir attiré l’attention sur les problèmes sociaux qu’allait engendrer la société moderne et d’avoir proposé des solutions empreintes d’humanisme.  Lyautey demeure une référence Par son discours, son exemple et ses vues prospectives, le Maréchal LYAUTEY peut encore servir, non seulement la France, comme le disait le Général de Gaulle, mais aussi l’humanité dans les rapports entre les nations, les cultures, les croyances et les hommes. En effet, plus qu'une LÉGENDE, Hubert LYAUTEY Homme de tradition tourné vers l'avenir, humaniste et visionnaire participe à un autre destin, celui d'un SYMBOLE et d'une RÉFÉRENCE dans un MONDE qui tend à perdre ses repères. = = = = = = = = = = = = = = Les Décorations du Maréchal Lyautey Décorations françaises Chevalier de la Légion d'honneur du 30 décembre 1895. Officier de la Légion d'honneur du 6 septembre 1902. Commandeur de la Légion d'honneur du 12 juillet 1905. Grand-Officier de la Légion d'honneur du 11 juillet 1908. Grand-Croix de la Légion d'honneur du 17 septembre 1913. Medaille militaire (arrêté du 15 septembre 1915). Titulaire de 7 citations Médaille coloniale agrafe «Tonkin » (mars 1896). Médaille nationale commémorative Maroc (agrafes Casablanca, Oudjda et Haut-Guir, 1910 et agrafe Maroc, 1912). Chevalier du Mérite agricole (arrêté du 13 juillet 1899). Officier du Mérite agricole du 1er septembre 1905.
Décorations étrangères
Commandeur de l'ordre Royal du Cambodge en 1896. Commandeur de l'ordre du Dragon de l'Annam. Commandeur de l'ordre de l'Étoile d'Anjouan (13 janvier 1902). Chevalier de l'ordre de Saint-Stanislas de Russie (1882). Chevalier de l'ordre du Christ du Portugal (1882). Officier du Soleil Levant du Japon. Grand cordon de l'ordre de Léopold de Belgique (4 février 1917). Croix de guerre belge (4 février 1917). Grand Croix de l'ordre marocain du Ouissam Alaouite.
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